That the sun of San Sebastian is way too hot for me? /PV Dark/

Une Belle journée.
Quelque part sur l'arc en ciel.
Une belle journée.
Ou pas.

Une belle journée ? Vraiment ? Jamais. Non. Il ne peut avoir de belles journées pour le chien errant. Il le savait, il était maintenant habitué à ça. Les "belles" journées s'enchaînaient peut-être chez les autres, mais pas chez lui. Elles étaient seulement remplis de vide, et elle le seront à jamais. Un creux. Voilà ce qu'il ressentait. C'est comme s'il était incomplet, comme si ses souvenirs étaient vraiment important pour lui et dictait sa vie. Il ne savait pas ce qui c'était passé avant son passage à Bright Dawn, et même s'il cherche le fameux Magellan, il savait bien qu'il ne récupérerait jamais ses souvenirs perdus. C'était triste, dommage, mais qu'importe. C'était une page de sa vie, il devait tourné et en écrire une nouvelle.

Mais il avait le syndrome de la page blanche.

C'est pour cela que durant de longues journées, il errait comme à son habitude. Habillé de la même longue robe noire, c'est avec les yeux vides fixant devant lui qu'il marchait, toujours. Il ne ressentait même plus la fatigue, habitude surement. La peur, la haine, la folie prenait petit à petit le contrôle de son être. Il ne serait plus qu'un pantin pour le Doc', de toute façon. Mais il ne le savait pas, car il ne savait pas que ce fameux docteur avait injecté ses souvenirs dans son propre cerveau. C'est une pratique assez spéciale pour pouvoir survivre, mais c'est une méthode comme une autre, non ? C'était une forme d'immortalité, vu qu'il "vie" dans le corps d'un autre.

On peut dire ça comme ça.

Néanmoins, ce n'était pas vraiment la question que pouvait se poser Heine. Quand le doc' prenait le contrôle, Heine n'avait plus aucun souvenirs. C'était comme ça, et pas autrement. Heine ne pourra plus jamais vivre comme avant, le creux sera toujours là, à jamais. Trouveras-t-il un moyen de le compléter ? C'était de faux espoirs, et la recherche serait vaine. Le malheur, voilà ce qu'attendait la vie d'Heine, son avenir sera surement aussi noir que sa robe. Mais il continuait tout de même à marcher, toujours.

Comment pouvait-il avoir autant de courage ? Non, c'était surtout de la témérité. Il avait tellement de moyen de mourir et enfin mettre un terme à cela, mais il préfère marcher et allé de l'avant, même si l'histoire se répétait toujours. C'était comme ça. Le chien errant ne connaîtra le bonheur que dans le sang et dans la mort, dans la folie, dans la tristesse. Enfin " bonheur "...

C'est ainsi qu'une nouvelle journée venait de commencer. Bonne ou mauvaise, il s'en foutait. C'était le cadet de ses soucis, de toute façon. Bizarrement, la fatigue prenait le dessus. Une nouvelle fois, il avait passé une nuit blanche, ses songes étant envahi d'idée noires et macabre. Comment dormir quand on voyait seulement des bribes de souvenirs qu'on recherchait tant ? Comment dormir quand on tend la main à un être clé de nos souvenirs, mais que cette même personne ne vous remarque pas, alors que vous êtes dans un rêve et que c'est là que nos plus grands rêves doivent se réaliser ?

Il en avait marre de cette vie. Il en avait marre de vivre. Il en avait marre de marcher.

Il croisa alors une jeune femme, mais n'y prêta guère attention. La fatigue envahi à nouveau son corps. Il avait si mal à la tête. C'était peut-être le moment de rendre son tablier, de quitter la scène une bonne fois pour toute ? Il avait assez combattu, il devait mourir, pour son propre bien. Il ferma lentement les yeux, puis tomba lentement sur le sol, dans l'espoir de ne plus jamais se réveiller. Peut-être que comme ça, il allait enfin dormir, une bonne fois pour toute, et faire pardonner tout ses péchés.

Son corps blanc percuta alors le sol.

Adieu folie. Adieu Tristesse. Adieu Heine.

Mort. Fin.
Début. Vie.
Nuit. Jour.

Et le soleil est trop chaud pour moi.

C'était la dernière chose auquel un être avait droit. Après l'espoir, le désespoir. Et c'est là que l'instant final nous tend les bras. C'est à ce moment que finalement, on comprend le sens de notre vie, abandonné au destin de cette mort inévitable, la faucheuse attendant simplement le bon moment pour utiliser sa faux et en finir une bonne fois pour toute. Heine avait décidé que ce moment, était maintenant. Tout simplement. La vie, s'en était assez. Heine n'en pouvait plus. Maintenant, il allait crever pour de bon, et tout ce qui s'est passé disparaîtra en même temps que lui. De toute façon, il n'était rien pour personne. Personne ne l'aimait spécialement, il n'avait pas d'amis. Rien. Personne ne l'attendait, dans une barraque quelconque. La seule personne qui l'attendait était le Docteur. Connard.

C'est comme ça. Il n'attendra jamais ce genre de bonheur que n'importe qui a, à part lui. C'est quelque chose de trop loin, de trop chaud, de brûlant. Mais sa peau de glace fond quand il s'en approche, ne pouvant goûter au véritable bonheur. Même pas un petit peu. Cruel dilemn pour un psychopathe comme lui. Cocasse. Dire qu'il tue sans vraiment s'en rendre compte.. Cette mort, c'est un peu le remboursement de toute celles qui ont fini trop vite à cause d'une crise d'Heine. Etre là au mauvais endroit, au mauvais moment.. Etre là au mauvais endroit, au mauvais moment.. Ce n'était pas leurs fautes, et pourtant ils sont morts, à cause des conneries du chien errant, à cause des conneries d'un petit con hypocrite pas capable de régler ses problèmes par lui-même.

Et encore, c'était pire quand le Docteur prenait le contrôle de son corps.

Mais néanmoins, on dirait que le jour de sa mort n'était pas tout à fait choisi. En effet, il revint lentement, mais surement à lui. Pourquoi ? Hurla t-il, intérieurement. Pourquoi ?! Il Voulait mourir, ne pouvez t-on pas le laisser crever en paix ? Il avait fait tant de mal à tant de personnes.. Il ne devait pas être sauver, jamais. Toute personne sainte d'esprit devait lui en vouloir, et le tuer ! Le tuer à vu ! Il ouvrit finalement ses yeux rouges, qu'il ferma aussitôt, les entrouvant pour se réhabituer à la lumière du soleil. Il ne savait pas depuis combien de temps il était resté là, inconscient, mais pour l'instant il s'en foutait un peu. Néanmoins, il se sentait incroyablement faible, arrivant à peine à bouger son bras. Il grogna légèrement, il détestait se sentir dans une telle position de faiblesse. Qui avait pût faire ça ?!

« Bordel.. de merde.. » Siffla t-il, froid.

Finalement, il regarda à coté de lui, et vît quelqu'un. Une jeune femme aux cheveux et aux yeux bleus. Il ne savait pas qui s'était, mais elle était surement la personne a qui Heine devait la vie. Malheureusement. Il avait envie de la prendre et de lui mettre un magnifique coup de boule. Depuis quand on sauve les gens qui ne veulent, cocassement, ne pas être sauver ?! Ils pourraient aux moins leurs laisser ce dernier voeux et les laisser crever comme les merdes qu'ils sont !

« Pourquoi.. M'avoir sauvé ? Je ne voulais pas vivre.. » Dit-il, évitant son regard.

Il disait la vérité. Tout ce qu'il avait fait, il le regrettait. Le monde se portera surement beaucoup mieux sans lui, mais qui peut le croire ça ? Il en avait marre, c'était fini pour lui ! Et voilà que quelqu'un arrivait et le sauve in extremis de la mort ? Mais la vie est mal fouut...

Le suicide.
Certaines personnes disent que c'est l'option des faibles.

Mais parfois, c'est la seule de réellement viable.

Il n'en pouvait plus. Il avait accumulé un tel taux de fatigue, de tristesse, de haine, de folie. Comment voulez-vous qu'il décide, du jour au lendemain, à vivre normalement ? Question idiote, vraiment. Après toute ses années à rester enfermé dans un plan différent de celui-là, à lutter chaque secondes pour sa survie, affrontant des créatures tout droit sortie d'un enfer bien plus profond que n'importe quel autre enfer. C'était en tout cas le sien, et dieu seul sait que le Diable qui régnait en maître était d'une nature si sadisme qu'il mériterait que sa photo soit montré à coté de la définition de ce même mot. Mais personne ne peut le comprendre, personne ne la comprit, et personne ne le comprendra, jamais. Donc autant en finir une bonne fois pour toute. Comme ça, même le Docteur sera prit dedans, et crèvera. C'est un mal pour un bien, si on y réfléchis bien.

Cette jeune femme, elle l'avait sauvé. Sauvé sans même savoir qui s'était. Il puait l'odeur de la mort, de la folie. Mais non, elle est venu, et elle l'a sauvé d'une mort douloureuse. Alors que 90% des personnes normalement constituées auraient préféré le buter ou le laisser crever, voir d'observer sa mort avec un délicat sourire purement sadique sur les lèvres, oui ça arrive, elle non. C'était à noter, et à apprécier aussi. Mais Heine appréciera ça quand il ira mieux, et c'est pas prêt d'arriver. Et voilà que la jeune femme l'engueulait presque, sérieusement. Quelle plaie ! Elle était peut-être belle, mais là, c'était énervant. Engueuler les gens sans même connaître les circonstances... Cela lui fit légèrement grincer des dents. En voyant la flèche electrique, il poussa un soupir. Pitoyable.

« Tu penses sérieusement que ta flèche de plastique est juste capable de me tuer ? Pitoyable.. »

A ces mots, un liquide vert, visqueux, se mis sur la pomme de ses mains. Main qu'il posa sur la flèche.. Et c'est tout. Aucune réaction de la part de l’électricité. Un poison spécial, qui n'était pas conducteur... Drôle, hein ? Et d'un coup sec, il brisa, avec une force assez.. spectaculaire, il faut le dire, le dopage c'est le bien, la flèche de la jeune femme. Il la regarda alors avec un petit sourire fier. C'est pas une flèche de merde qui allait lui ôter la vie..

Bizarrement, ces paroles, crûs, lui avait fait du mal, pas physiquement mais mentalement : à sa fierté. Et dieu seul sait que s'attaquer à la fierté d'un Homme était parfois la seule bonne façon de lui redonner du courage, et d'une certaine et indirecte façon, c'est ce que venait de faire l'elfette. Il attrapa finalement son poignet, sec, avant de coller son visage devant le sien, a quelque centimètres, la regardant de ses yeux rouges sang qui, plus que de la folie, démontrait maintenant un certain courage, une volonté. D'ailleurs, il pouvait sentir son souffle

« Je choisi ma propre mort. Et c'est pas toi qui va me tuer, j'te le dit.. »

Il continua de la regarder, durant quelque secondes, avant de finalement la lâcher et de se lever difficilement. Dieu qu'il avait faim. Il marcha, s'accoudant aux arbres aux alentours, essayant tant bien que mal de s'eloigner de l'elfe.

Ce qu'elle disait.. cela faisait rire intérieurement Heine. Car elle savait peut-être ce qu'Heine avait ? Les problèmes qu'étaient son quotidien ? Quel option a-t-on quand on ne ressent ni plaisir ni bonheur ? Quand le vin a le goût de l'eau et que même le plus excellent des pains parait sec et rassis dans sa bouche ? Ce n'est pas lui qui était la cause de sa mort, mais c'était une personne bien plus sombre qui se cachait en ce moment dans ses entrailles. Mais elle ne le savait pas, donc il la pardonnait sur ce coup là. Elle avait réussi néanmoins à voir l'étendue de sa folie et de sa haine, sa tristesse, sa noirceur.. Pourtant elle n'était toujours pas partit, bizarrement. Toujours pas. Pourquoi ? Etait-elle là pour rire de lui ? Rire de sa faiblesse ? Elle ne semblait pas être de ce genre mais qui sait.

Sans se pressé, il marchait, accoudé à cet arbre. Il voulait s'éloigner le plus possible, s'éloigner d'elle. Cette elfe lui avait peut-être sauvé la vie.. et ? Elle n'était pas obligée de le faire, alors aucune importance, aucune. Pas besoin d'un merci, d'un au revoir. Le mieux était encore de ce dire adieu.

Ce dire adieu est souvent difficile. Enfin, selon les personnes, et selon qui on est accessoirement. Quelqu'un qui a l'habitude d'être seul ne trouvera aucune difficulté à dire adieu à quelqu'un, mais quand on aime la personne en face c'est bien plus difficile. Après faut-il encore l'aimer. Ce n'était pour l'instant pas le cas d'Heine. Cette elfe le répugnait.. mais l'attirait, légèrement. Néanmoins, il voulait partir, partir encore et encore. Cela ressemble peut-être à une fuite, mais qu'importe, quand on a pas le choix on a pas le choix, aucune raison d'aller plus loin, d'aller plus profondément dans la conversation.

Et finalement, il leva les yeux, croisant ceux de l'elfe qui s'était posé pile devant lui.

Elle lui tendait du fromage ainsi que du pain. Pourquoi ? Pourquoi ?! Il la regardait, écarquillant légèrement les yeux sous son acte. De la pitié ? Non, bizarrement ce n'était pas de la pitié, il le sentait. C'était.. autre chose. Il était tout aussi hypnotisé par les yeux bleus de l'elfe, ils étaient.. beaux ? Il grogna avant de se gifler mentalement, puis de baisser les yeux et de soupirer. Lentement, il glissa sa main sur celle de l'elfe, un toucher lent, presque doux en fait. Il glissa ensuite cette main sur ce qu'elle lui offrait avant de l'attraper, puis de se laisser glisser le long de l'arbre, pour finir assis dans l'herbe.

Finalement, il coupa le morceau de pain en deux et lui rendit la moitié

« Merci. » Osa t-il dire.