Tout le monde parle de progrès, et personne ne sort de la routine. |Pv|

Les larmes deviennent une chose si rare qu'on ne peut les donner à la première venue.

Je traînais depuis la matinée dans les quartiers nobles de cette ville, depuis la nuit commençait à tomber et l'ennui me gagnais petit à petit. Je me sentais mal sous ma lourde robe noire, habituelle. Mais quelques choses me dérangeaient. Je en savais pas trop quoi. Puis je n'allais pas être dérangé longtemps mon valet m'attendais non loin. Je croisais mes bras tout en observant les allées et venues d'un air distrait. Mes yeux bleus ne regardaient jamais le même endroit ni la même personne. Plus tôt j'avais pris soin de cacher mon aura pour ne pas quel'on me reconnaisse. Une mauvaise rencontre est si vite arrivée. Et j'ai beaucoup plus d'ennemis que ce que l'on peut penser, mais après tout les rares personnes à bien connaitre savent m'apprécier, et par dessus tout on apprit comment éviter mes humeurs. Alors voyons voir si je t’apprécierais ou non. Seul l'avenir nous le dira.
Mais revenons à nos moutons, après quelques minutes d'attente, je me dirigeais vers mon valet, d'une allure noble accompagner d'un sourire hautain. En un mot j'étais moi même et je vivais.

Les quartiers nobles. Magnifiques, pompeux et et presque trop chargés. Oui trop chargés. Trop d'ornements, comme si ces quartiers-ci étaient tellement pourris qu'ils leur fallait plus que de simples murs de briques pour cacher la médiocrité et la pourriture.
C'est ce que je n'aimais pas dans cette ville. Lorka la Grande, la Superficielle, la Magnifique. Lorka la Puante, la Décadente, l'Immonde. Autant d'adjectifs que tout oppose mais qui pourtant, peuvent qualifier parfaitement cette ville.
Lorka est à l'image de ses habitants, de la masse grouillante et hétéroclite, bouillonnante, criarde, élégante, pourrie. Oui pourrie.
C'était le mot. Ici tout était pourri. Pitoyable.
L'air ambiant était saturé d'auras divers, car il y avait foule. Sûrement un nobliau qui organisait une "party", nouvelle mode à Lorka, royaume des extravagances, et encore toujours de la décadence. J'avais beau être Démone, la décadence humaine me paraissait trop "moisie" pour être un tant soit peu savoureuse. Déprimant.
La raison de ma venue dans cet endroit ? Un grimoire censé s'y trouver. J'aurai pu envoyer un de mes multiples sous-fifres, mais ces temps-ci je tournais en rond, donc il fallait que je me bouge.
Même si ce n'était qu'un bien maigre exercice, j'aurai peut-être l'occasion de faire des rencontres, ou au moins, de voir ce que donnait ma petite secte à Lorka, où elle ne s'y trouvait guère développée.
L'Inquisitrice trouva le grimoire et aperçu un aura de rebelle, qu'elle était capable de reconnaître entre mille, pour en avoir côtoyé des centaines. Ces auras avaient la petite saveur épicée de la peur, du secret et de la sournoiserie innocente des illuminés prêts à tout. Délicieux. Et rare.

Soudain, une sorte d'anachronisme sauta aux yeux d'Arynna. Il faisait bientôt nuit, et les nobles étaient d'une nature frileuse, ce qui ne les poussaient généralement pas à rester dehors. Il y avait peu de gens dans la rue, qui était bondée il y a quelques minutes encore, ce qui permettait de distinguer les auras les uns des autres plus facilement. Sauf que le nombre d'auras ne correspondait pas au nombre d'êtres se trouvant dans la rue. Soudainement inquiète, l'Inquisitrice repassa en revue toutes les auras, comme à la loupe : Le Rebelle, Un noble qui se dépêche, un voleur qui rentre chez lui, un valet attentif, un commerçant fermant son étal, une catin légèrement saoule. Cela faisait au total 6 personnes. Il s'en trouvait 7 dans la ruelle. Une femme qu'elle n'avait jusqu'alors pas remarqué observait elle aussi les alentours, d'un regard à la fois circonspect et lointains, comme trop noble pour que la rue et ses occupants puissent un jour posséder l'insigne honneur d'attirer son regard. C'était bien elle qui dissimulait son aura, cette femme a l'allure compassée.

Je m'approchais donc d'elle, Inquisitrice dans toute sa splendeur, un grimoire sur les poisons rares de Gothaku dans la main gauche, la main droite à portée de sabre, sans pour autant y toucher.
Sa question fusa : " Votre nom gente Dame ? "
Cacher son aura, bien que ce ne soit pas interdit, avait toujours paru suspect à l'Inquistrice. Enfin, quand c'était les autres qui le faisait ...

Au plus fort de l'orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. C'est l'oiseau inconnu, il chante avant de s'envoler.

Je me détournais prestement faisant mine de ne pas l'avoir entendu. Mais la vérité était que son odeur me déplaisait, une déchue sans doute. Cette odeur me donnais envie de gerber en parlant poliment. Je posais mes yeux bleu glace sur le sol. Lui tournant largement le dos. Cher moi c'était une preuve d’indifférence, le pire cadeau que je pouvais offrir à un étranger. Je laissais mon aura que j'avais cacher revenir à sa forme d'origine. Histoire de lui faire comprendre qu'elle n'avait aucun intérêt à poursuivre cette conversation. Je gardais les bras croisés, trop enfermée dans mon narcissisme et ma grandeur pour prêter attention à cette chose insignifiante, qui en plus m'indisposais vraiment. Je n'avais aucune envie qu'elle m'adressait la parole et je lui montrais clairement. Je gardais la tête haute cependant la narguant litérallement.
Je soupirais gardant cette attitude de statue, ne daignant même pas lui adresser un seule regard, à quoi bon je ne la vois pas ?

La réaction de mon interlocutrice me sidéra. Peut-être aurais-je du cacher mon aura ...
Indifférente au plus haut point, cette inconnue me narguait dans toute sa splendeur. Grâce à son infime mouvement pour me tourner le dos, je savais qu'elle avait prit connaissance de ma présence, mais refusait de la reconnaître.. Sans que je sache pourquoi. C'était humiliant.
Et je n'aimais pas être humiliée ... Pas du tout.
D'un mouvement je virevoltais pour me retrouver face à l'être magique en face de moi. D'un doigt je lui effleurais le front, tandis que je me campais face à elle.
Très instructif ... Mais je me tus, bien qu'il me vienne progressivement l'envie de la frapper. Le contact avait été bref, - peut-être ne s'en était-elle même pas aperçu - mais tout aussi intéressant que violent.
Je n'avais pas pu entrevoir la raison de son mutisme et de la douleur qui était omniprésente en-elle, mais je connaissais maintenant ses pouvoirs, ses différentes formes, son dégoût. Je n'avais pas prolongé le contact assez longtemps pour. Je l'ai regretté, car le peu que j'avais pu ressentir, me laissait sur ma faim.
J'aurai pu m'en apercevoir plus tôt de ce sentiment de répulsion à mon égard, car tout son corps semblait le respirer, toute hautaine que soit son attitude. Des antécédents avec des Déchus ? Des Démons même ?
Intéressant.
Je la fixais dans droit dans les yeux, à seulement 15 centimètres de son visage. J'étais plus grande qu'elle et cela accru mon sentiment de domination. Qui remplaça un peu ma colère première. J'en savais beaucoup sur elle et je la dominais de ma taille. Je n'étais plus en colère du tout. Je désirais savoir. Je le devais. Je décidais donc de m'amuser avec elle, curieuse de savoir ce que pouvais cacher cette façade d'aristocrate narcissique...
J'espérais qu'elle ne ne décevrait pas.

La mort, c'est la dernière étape de la douceur. La mort, c'est la douceur absolue. C'est le calme, le repos. c'est l'absence de mouvement et la paix.

Ma réaction fut légerement disproportionné, je me changeais en dragon pour faire un écart. Je n'aimais pas que l'on me regarde, je haissais ça, cela me donnais l'impression d'avoir quelque chose de different. Je n'aimais pas que l'on me touche aussi, plus par douleur que peur. J'étais dans une attitude typique de malaise, le membres de devant serrés et ceux de derrière un peu écartés avec tout ça la tête rentré mais basse et la queue immobile. C'est très inconfortable, hein.
J'adressais un regard noir - non bleu x) - au ciel. J'attendais le moindre geste de sa part pour réagir au besoin. Un ruade, un autre écart, une levade.. Il y avait tellement de réactions possible, mais tout dépendra de toi je te demanderais d'y réfléchir avec attention et prudence...

La transformation de mon "interlocutrice" me laissa interdite. Je n'avais encore jamais vu tant de rapidité pour un changeur de forme. Encore moins pour une transformation aussi "balèze". J'avais sentis son pouvoir certes, mais je n'avais pas deviné une telle maîtrise de ceux-ci.
Mouvement de panique ? De peur ? Certainement agressif. En attendant, pas un bruit ne fut fait, pas une seule parole ne fut prononcée., pas même un cri. Puisque Madame préférait le silence ... Je restais muette. On ne me demandait pas de parler.
Je ne quittais pas des yeux l'énorme dragon face à moi, ce qui me força à relever la tête. Ce fut mon seul mouvement.
Son corps écailleux quant à lui, était raide et prêt à tout. Ses muscles saillants étaient contractés à l'extrême, et il me semblait apercevoir une veine saillir de son cou luisant. La tension entre nous était intense. Un combat se préparait. Mental, physique ? Je crois qu'aucune de nous deux ne le savait vraiment.

Le décor qui nous entourait me semblait fondre, ne laissant que le clair-obscur environnant et la silhouette massive de Night. Oui c'était son nom. Je failli le prononcer, pour voir sa réaction. Mais elle semblait trop sur le point de me sauter dessus pour que je me permette cela. Je n'étais pas encore sûre de toutes ses capacités. Elle m'avait déjà étonnée avec sa rapidité de transformation et je n'avais pas pu tout voir ... Que pouvait-elle encore me réserver ? Je savais ses pouvoirs, mais je ne connaissais pas sa ruse.

Je préfère connaître mon ennemi avant d'attaquer ... Ou plutôt, je préfère être sûre de pouvoir le surpasser. Par prudence, je posais la main sur mon épée, prête à l'enflammer. Cette bête n'aime pas le feu. Un atout pour moi.

Je sentis qu'elle rassemblait ses pouvoirs. J'en fis tout autant. Que préparait-elle ? Je n'en avais aucune idée. Cela ne me plaisait pas. Je n'avais pas pu aller voir son coté psychologique. J'aurai peut-être du éterniser le contact. Mais je ne l'avais pas fait ... Il faudrait donc faire avec mon ignorance.

Elle attendait toujours que je fasse quelque chose. Que devais-je faire ? Je n'en savais rien. Alors, je continuais de la fixer dans les yeux, bouillonnante d'indécision et de curiosité. C'était un jeu, certes. Mais un jeu dangereux.

Adam et Eve furent punis d'être végétariens. Ils auraient dû manger le serpent.

Je me décontractais voyant qu'elle hésitait, je me mis à lécher soigneusement le plumes de mon aile gauche. Je ne l'observais pas, je l'ignorais. Ce n'étais pas méchant, juste comme ça. Et malgré mon air décontracter j'avais ériger une forteresse autours de mon esprit histoire d'être sure quelle ne tenterais rien. Je gardais tout de même un postérieur au dessus du sol pour pouvoir ruer en cas de besoin. J'avais une parfaite conscience en mes capacités, je ne risquais pas grand chose, car après tout je ne voulais pas combatre. Juste être seule un moment. J'étalais mon autre aile sur le côté, histoire de garder mon équilibre.

- Allons Demoiselle je ne vais pas vous manger. Ton noble.

Je deniais enfin jeter un regard vers elle, un regard franchement déférant. Attendant avec plaisir sa réponse.

- Allons Demoiselle je ne vais pas vous manger.

A ces paroles, la tension retomba. Je souris puis lui répondis, voyant qu'enfin sa Haute Majesté acceptait de poser son regard couleur de ciel sur ma petite personne :

- Je le sais. Vous êtes végétarienne mademoiselle Night. *d'un ton condescendant*

Son corps s'était décontracté et elle prenait enfin une position confortable. Cela augurait une conversation bien plus tranquille qu'il y a deux minutes.
Je lâchais mon fourreau et m'assis face au dragon en tailleur sans la quitter des yeux. Nous nous trouvions en pleine rue et le serviteur n'avait pas bougé. Il devait être le sien. Les autres avaient désertés la ruelle. Normal, cet être était particulièrement impressionnant quand il s'y mettait.
Je dis encore :

- Il serait sans doute plus simple de discuter si vous repreniez une forme légèrement plus "basique". Je ne crois pas vouloir vous manger non plus.

En effet je n'aimais pas les magiques. Leur sang est particulièrement exécrable et surtout, on se sait jamais qu'elle bête on mange. Une fois, j'en avais mangé un et j'en était restée malade une semaine. C'est dingue lorsque l'on est aussi vieille que moi, et partie pour le devenir de plus en plus, de se dire que cette minuscule semaine avait été la plus longue de ma vie. J'avais mangé un magique mi-poisson, mi-serpent et mi-ours alors qu'il se trouvait sous forme humaine. Dégoûtant.
En plus, je crois que j'appréciais cette Night. Elle était égoïste à souhait, et semblait parfaitement indépendante, froide comme la glace et certainement pas tendre au combat. Elle aurait peut-être été digne d'être Déchue ..
Je me demandais aussi si elle était comme les dragons des légendes, philosophes et sages. Je suis toujours avide de connaissances, surtout sur les légendes, les plantes et les tortures. Peut-être pourrons-nous comparer nos expériences ? Enfin .. Si elle n'est pas aussi versatile que les dragons légendaires ...

La foudre et l'amour laissent les vêtements intacts et le coeur en cendres.

- Je le sais. Vous êtes végétarienne mademoiselle Night.

- Vous m'ennuyez et je n'ai pas envie de causer avec vous. La phrase fut breve mais cassante voir même hautaine, après tout personne n'aimerait que l'on s'introduise dans son esprit, pour chercher à en savoir plus.

Je posais mes yeux bleus sur la Déchue, son odeur empestait tout. Je détestais les Déchus vraiment, c'était d ela répulsion sans doute. C'était surtout son attitude de perverse qui veut tout savoir, qui me dérangeais au plus haut point, je savais être gentille mais il ne fallait pas me pousser. Je me contentais de me dresser sur mes postérieurs dans cette position je devais faire aisément dix mètre de haut sans compter mes ailes, que j'avais ouverte pour garder mon équilibre. Je faisais un peu d'ombre dans la rue, je posais mes pattes de devant sur une maison, je n'eu aucun mal à me glisser dessus, m'alongeant sur le toit. Ne me demandez pas comment la maison résiste, j'en ai aucune idée.

- Il serait sans doute plus simple de discuter si vous repreniez une forme légèrement plus "basique". Je ne crois pas vouloir vous manger non plus.

- Et.. Non. Je disais cela sur un ton taquin voir même moqueur.

Je posais de nouveaux mon regard moqueur sur elle, je me fichais d'elle dans toute ma splendeur. En effet j'étais très versatile comme tout les dragons, car la légende dit qu'il ne faut jamais tirer un dragon de ses calculs, et elle l'avait fait. Alors je n'allais pas être tendre avec cette femme.

- Et.. Non.

Belle preuve de timidité .. Quoique, vu son ton, on sentait qu'elle s'amusait en disant cela ... Dans ses yeux, on pouvait voir comme une gamine moqueuse, une nobliaude désœuvrée qui souhaite s'amuser au dépend d'une personne dont elle veut tester les limites. Surtout si c'est une personne dangereuse. Pff. Une gamine en manque de sensations fortes ... Finalement ce dragon n'était guère intéressant. De plus, cette phrase démentait la précédente : "Vous m'ennuyez et je n'ai pas envie de causer avec vous.". Je n'étais pas du genre à apprécier d'être prise pour un jouet. Elle essayait sans doute de me lancer un défis, pensant s'amuser follement. Irritant de puérilité. Je dis donc, avec un certain dédain:

- Eh bien au revoir chère enfant ... Vous ne devez pas être si divertissante que cela finalement ... - Léger soupir.

Mon ton était ironique, insistant sur le mot "enfant", pour souligner mon attitude dédaigneuse à son égard.
Inquisitrice curieuse, certes, mais pas à mes dépends ! J'attendais de voir quelle serait la réaction de cette dragonne face à mon désintérêt. Cela devait être rare chez elle, qui devait sans cesse être entourée d'attention et qui pouvait s'amuser à choisir qui mériterait un de ses regards.
Je ne marcherais pas dans son jeu. Et que dire du mérite que je lui avais donné il y avait à peine cinq minutes ? Déchue, elle ? Sa versatilité aurait sûrement convenu, mais son inexpérience face au danger n'aurait pas suffit ... On en vexe pas quelqu'un de plus puissant que soit.

Tranquillement, je repartis en prenant mon livre, notant au passage que le jeune homme qui faisait partie de ma secte nous observait dans un recoin sombre, à bonne distance cependant. Avait-il deviné que j'étais une Déchue ? Cela me ferait bien rire qu'il tente de m'attaquer ...
Le reste de la populace s'était rapidement éloigné et mis à part ce jeune homme, il ne restait que celui qui semblait être le majordome de Night. Je dû reconnaître qu'il avait du cran. Les humeurs versatiles de sa maîtresse-enfant ne devaient pas être faciles à canaliser ou à suivre ... Je croisais le regard de celui-ci. Pas le moins du monde effrayé par sa maîtresse, bien qu'il me fixa avec méfiance ... Intéressant. Cela faisait un certain contraste avec les serviteurs que j'avais. Eux n'auraient certainement jamais croisé le regard de l'un de mes rares invités et n'auraient encore moins pu supporter de rester droit à mes cotés pour me servir. Un tel dévouement état bizarre ... Peut-être cet homme était bien plus fort qu'il paraissait ... En le dépassant, je me promis de surveiller mes arrières. Par précaution.

Comme la nuit paraît longue à ma douleur qui s'éveille.

- Te voilà bien capricieuse aujourd'hui, quelque chose t'aurais mis de mauvaise humeur ? Cesse donc d'ennuyer cette femme s'il te plait. C'est limite indigne de notre famille.
- J'ai terriblement mal..

Dis-je sur un ton presque suppliant. En effet l’ennui me gagnais avec l'âge.. Et lui qui restait indifférent à mon supplice. Il avait bien raison de ne pas céder à cet ultime caprice venant de ma part, il y en aurait d'autre qu'il me laisserait après tout. Je descendais avec une attitude bien gamine. Je reprenais ma forme humaine une fois au sol. J'enlevais un de mes gant avec mes dents, dévoilant les multiple marque que je m'étais faites. Trace de mes nombreuses tentatives de suicide. Qui visiblement n'avaient pas abouties, je contemplais mon bras avec un air plus mature.Il y avait une plaie qui était encore ouverte, malgré tout ce que je dis je supporte très bien la douleur. Cependant cette fois j'avais vraiment mal et ce n'était pas la faute d'un de ses blessures.
Je finissais par poser un regard presque désolé sur la femme, cependant je n'aimais pas que l'on pénètre dans mon esprit, je préférais garder certaines choses secrètes.. Je gardais mes yeux bleus sur cette femme, curieuse. Elle n'avait pas tout vu visiblement, elle n'a pas eut le temps de voir ma maladie.. Ni mes problèmes d'ordre psychologiques.. En un mot : Parfait.

Je continuais ma route, sans prêter attention à leurs bavardages, certainement d'ordre domestique. Que pourrait donc dire d'autre un majordome à sa maîtresse ?
Plus personne ne me suivait. Je me trouvais maintenant à bonne distance, ne pouvant même plus distinguer le son de leurs voix. Tranquillisée pour un temps, je suivis mon itinéraire habituel, sans vraiment regarder ce qui se passait autours de moi. Je le connaissais par coeur après toutes ces années ...
La jeune aristocrate à qui j'avais eus affaire me paraissait familière en y repensant. L'avais-je déjà rencontrée ? Si oui, où ?
Car pour que je me souvienne d'une aristocrate de base, même à l'esprit étrange, il aurait fallu que notre rencontre se fut produite dans des circonstances particulières. Oui, mais lesquelles ?
Elle non plus ne m'avait pas reconnue je crois. Cela aurait pu m'aider si, en fouillant dans son esprit, j'avais pu voir l'image qu'elle se faisait de moi. Je n'avais rien vu, je n'en avais pas eus le temps. Je m'en mordais les doigts, peu à peu rongée par la curiosité. Il faudrait que je revois cette jeune personne un jour ou l'autre ... Même si elle est désagréable à souhait. Je n'aime pas laisser un "contact" avec un esprit inconnu en suspend.
Je connaissais son nom, plutôt particulier. C'était déjà ça. Etrangement, il m'était familier lui aussi. Pourtant, aucune famille de la noblesse, petite ou grande, ne correspondait à ce nom. Et j'en connaissais des noms pourtant ... Je m'en serait rappelé. De plus, des nobles de la race des Magiques, ce n'était guère courant, surtout à Lorka. Je me promis de me pencher sur son cas plus tard, arrivant en vue de ma demeure.
Je laissais mon livre à l'un de mes serviteurs, et je ressortis immédiatement. Je n'avais pas de but de précis, mais je ne souhaitais pas rester enfermée pour réfléchir.
Je n'avais pas que cette énigme en tête, mais elle me paraissait être la moins épineuse de celles-ci ... Je laissais mes pas me porter au loin, examinant distraitement les plaques des grandes demeures de ce quartier. Non, ce nom n'y figurait pas, c'eut été trop simple .. En un sens, je m'écoeurais un peu, m'étant promis de la mépriser. Tant pis .. Il fallait que j'assouvisse ma faim de réponses.

Dieu qui voit nos larmes à notre insu, et qui, dans son immuable sérénité, nous semble n'en pas tenir compte, a mis lui-même en nous cette faculté de souffrir pour nous enseigner à ne pas vouloir faire souffrir les autres.

Je ne me souvenais plus trop et pour tout dire je m'en branlais en parlant poliment. Cette femme n'était rien pour moi, hormis une poussière sur mon livre que je balais négligemment. Rien de bien intéressant, qu'elle aille se faire foutre comme tout le reste. J'ordonnais d'un ton cassant à mon frère de se retirer. Je tenais à être en solitaire dans cette réflexion, même si pour moi c'était tout réfléchit. C'était mon autre Moi qu'il me faudrait convaincre.. Au fond de moi toute mon âme criait, je ne savais pas la raison. Après tout cette femme était une vrai garce, on fouille pas dans ma vie comme ça merde ! C'est pas ma mère je vous dis. Je marchais un peu tranquillement, restant noble et fière surtout dans mon attitude. Le sgens me fuyaient à présent. J'avais libérer mon aura noire teintée de sang, une aura pire qu'effrayante.. C'était très amusant de voir la gueule des gens, je parle évidemment de ceux qui étaient en train de se chier dessus.
N'empêche j'étais pas mal attirer par cette bonne femme. Je me décidais à revenir sur mes pas, curieuse.

~ Mais qui t'es toi ? Un fantôme de souvenir, une partie de mon avenir, ou un passé taché ?

Mince, elle me rappelait vraiment quelqu'un. Mais qui ? Et dans quelles circonstances ?
J'étais réellement dubitative face à cette rencontre. Déjà, rien que le fait de ne pas l'avoir effrayée, me laissait pantoise. Il fallait tout de même avouer que j'impressionnais facilement.
Dans le doute, je retournais sur mes pas, espérant retrouver la mémoire.Il n'en fut bien-sûr rien, mais elle, elle était toujours là.
Sans que je sache pourquoi, rien que le fait d'apercevoir sa silhouette m'exaspérait. Et forcément, lorsque je m'exaspère, je n'ai pas de patience. Aussi, je l'interpellais, alors que je me trouvais encore à une dizaine de mètres d'elle :

" Maintenant, dis-moi que tu es, fantôme de mon passé ! Tu me connais avoues-le ! "

Aucune prudence, de diplomatie ou de politesse. Pas le temps. Mon esprit stressait déjà, au bord de l'ébullition. Il me fallait vraiment une réponse. Et vite.

J'étais certaine qu'elle se jouait de moi et qu'elle en savait plus qu'elle ne le disait. Sauf que je déteste par-dessus tout ne pas savoir.
Oui, j'adorais mentir, mais je détestais qu'on me mente. Très paradoxal, je l'avoue.
Mais c'est aussi du fait de mes pouvoirs, qui me permettent de tout savoir si l'envie m'en prend. Et de cacher ce que je veux, quand l'envie m'en prend aussi. Or, je n'ai pas réussis à en voir assez, ce qui me troublait au plus haut point. Et je détestais être troublée. Donc, je m'énerve. Logique non ?
Je ne m'approchais pas plus d'elle, par prudence. D'une part, je ne voulais pas lui sauter dessus pour m'enfoncer dans son esprit. Et d'autre part, je souhaitais éviter un combat. J'avais autre chose à faire et je souhaitais résoudre ce mystère au plus vite. Vivement que je me dépatouille de ce trop évanescent souvenir. Il me fallait du concret, pour pouvoir le ranger tranquillement dans un coin de mon esprit.
J'attendais donc sa réponse avidement.

Il est bien peu de monstres qui méritent la peur que nous en avons.

- La mémoire cela se travaille, Déchue. Dis-je entre mes dents, mais suffisamment clairement pour qu'elle le comprenne.

Je posais mes yeux bleu sur elle, avec mon sourire habituel. Il n'était plus question de jouer, j'étais tout à fait sérieuse. J'avais cet air à la faut hautain et mystérieux - presque masculin -, je faisais bien plus mon âge que tout à l'heure. Je ne bougeais pas, j'avais été me changer tout de même, une robe simple c'est tout de même mieux pour sa battre et au comble de l’ironie, c'était une semblable que je portais quand je l'avais rencontrée. Et comme vous vous en doutez, je ne compte pas lui faciliter la tâche. Je me contentais de sourire, - presque - amusée. Je ne ferais pas de commentaire sur les Déchus, sans doute à cause de mon amitié avec la Divine. C'était une personne auquel je tenais énormément, elle avait réussis à m'ouvrir les yeux et à recommencer à sourire après que cette folle ait mis ma vie en l'air.. Bien que je ne suis pas particulièrement rancunière, mais vous savez, on oublie pas ce genre de chose qui font que l'on change sans même nous en rendre compte. Au final nous sommes pourris de l'intérieur, on cherche sans jamais trouver, on regrette beaucoup aussi, on en souffre évidemment. [...]
Vous savez, je n'ai pas dans mes habitudes le fait de me plaindre. J'avais envie de rattraper cette année de douleur. Une année passée à souffrir sans rien pouvoir faire. - Non on ne l'oublie jamais -. Je souffre encore de ces plaies et Dieu sait si un jour elles se refermeront.. J'avais mal au fond de moi malgré mon air froid et supérieur. Je me suffisais dans ce jeu malsain.. Oui ce n'est pas bien mais promis je serais sage.. ~
Non, je ne me vengerais pas finalement. Je voulais juste comprendre Pourquoi. Oui juste comprendre, tout était en vrac dans ma tête. Je n'arrivais pas à réfléchir proprement. Oh je t'en prie aide moi, déteste moi.. Je sais que je t'ai fait du mal et je m'en veux, mais pourquoi je me sens aussi mal ? J'ai si mal.. Ne me fais pas de mal je t'en prie..
Je finissais par m'incliner du regard, on pouvait sentir la contrainte. Je la haïssais autant que j'avais de la peine. Je l'ai fait tellement souffrir, pardonne moi. Voilà je veux être pardonnée, après tu pourras me frapper, me trainer plus bas que terre. Mais pardonne moi. Je ne veux plus vivre comme ça. Pourtant je répondais encore une fois, toujours cassante :

- Quand on est un minimum poli on dit : ' S'il-vous-plait '.

Je m'inclinais d'avantage, toujours avec mes yeux. N'arrivant même plus à les lever vers elle. Je laissais transparaitre le doute en moi, je n'arrivais pas à me concentrer sur elle et mes pensées. Tout était très flou autours de moi, et ma tête me faisait atrocement souffrir. Oui je souffrais depuis toujours mais jamais la douleur n'avait été aussi forte en trente-cinq ans. Si tu ne veux pas me pardonner alors tue moi, fais moi souffrir comme je t'ai fais souffrir. Tu en as le droit.

- Désolé.. C'est de ma faute..

Et voilà, enfin j'avais réussis à m'excuser. Les mots avaient mis longtemps à venir à ma bouche. Tu sais ce n'est jamais facile de s'excuser, oui c'est même extrêmement dur. Tu sais que je m'en veux, mais vas-tu seulement accepter ces quelques mots ? Je ferais ce que tu veux, mais donne moi la chance d'être pardonnée. Par pitié, je ferais tout et n'importe quoi mais pardonne-moi. Même si je dois t'implorer à genoux, je le ferais et ce sans hésiter une seule seconde.
Vous savez, je m'en veux vraiment, mais tout le monde croit que je ne fais que jouer avec les sentiments. Je ne me contrôle pas, je suis un monstre en fait. Traitez-moi en tant que tel. Je ne mérite même pas de vivre. j'ai me^me penser plusieurs fois a arrêter ce théâtre qu'est ma vie. Une pièce bien ridicule, inintéressante.. Mais jamais je n'ai pu me suicider, quelque chose m’attache à cette vie vaine. Je continuerais de souffrir jusqu'à ma mort. Si tu savais comme je hais ma nature, comme je déteste ce que je suis devenue, non tu n'y est pour rien. Tout est de ma faute, je le sais. Pardonne je t'en prie.
Je dois certainement te faire pitié avec mes mots, mon ton désolé et mon air triste, oui je dois t'évoquer que de la pitié. C'est tout ce que je mérite. j'avais toujours aussi mal à la tête, les larmes me montaient aux yeux mais non je ne pleurais pas, je les chassaient en basculant ma tête en arrière. Comme si je regardais le ciel. Frappe moi si tu le veux, enferme moi de nouveaux. On moins je ne tuerais plus et j'aurais l'esprit en paix. Fait-le je t'en prie. Tu as tout les droit en ce qui me concerne, je ferais vraiment tout.. Mon esprit était déranger depuis bien longtemps mais ça elle le savait, oui bien sur que tu le sais. Tu es bien la seule personne à savoir presque tout de moi. Tu peux tout savoir rien qu'en touchant une personne. Non vraiment, je me rends.. En fait j'ai beaucoup de chance d'être tombée sur toi, j'aurais pu passer un an à massacrer des innocents, des femmes, des hommes et même des enfants.. Oui je suis vraiment un monstre je ne mérite pas du tout cette vie.. Il n'y a qu'elle qui à le droit de me tuer.. C'est tout.

- Oui c'est ma faute. Ce que je déteste en toi c'est le mal que je t'ai fait. Pardonne moi je t'en prie..