Ils sont fous ces Hybrides ! [♫ Event ◄]

_ Mère, revenez ici !
_ Votre fille à raison, Chimère ! Vous ne pouvez pas ne pas assister à ce Conseil ! Cela va faire trois semaines qu-
_ Assez ! Pas les Dieux de l’Ether et de l’Enfer, ASSEZ ! s'exclama la Chimère, l'air autour d'elle se mettant à se brouiller sous la chaleur qu'elle dégageait.
_ Dame Esther...
_ Retirez-vous. Sophie. Elène. Trois semaines que ces têtes de mules fripés se réunissent à outrance afin de parler de problèmes que je ne peux pas encore résoudre, bien que les Raies se soient enfin calmées sur les côtes. Et ils sont complètement fermés. Il faudrait tant du sang neuf au Conseil…
_ Pas question pour moi, et vous savez bien pourquoi. Le ton froid d’Elene ne la fit pas frissonner.
_ Dame Esther… S’il vous plaît, ne faites plus ça… Nous avons crû que sous la colère vous alliez geler et incendier la Grande Salle !
_ Milles excuses, Sophie, je serai prudente la prochaine fois. Ils l’ont vraiment cherché… M’enfin bref. Ce n’est plus important maintenant. Rassure les servants, je ne ferai pas exploser le palais pour si peu, encore moins à cause des Conseillers.
_ Merci…

Les deux jeunes femmes se retirèrent sans ajouter un mot. Esther soupira, s’enfonçant dans son fauteuil. Le regard que lui avait lancé Elène lorsqu’il avait été question de sa place au Conseil ne laissait aucun doute. Elle soupira. Si sa fille refusait de siéger, c’est parce que la politique des Doyens l’ennuyait trop, disait-elle… Que nenni. La véritable cause de son refus résidait dans le fait qu’elle ne voulait pas courir deux lièvres à la fois ; engagée dans la Crinière et cherchant avant tout à grimper les échelons avec ses efforts, le Cygne des Glaces s’écharnait dans l’Armée avant de se permettre de pénétrer le cercle de la politique.
Esther ne pouvait guère lui reprocher un tel choix… Après tout, Elène était majeure et indépendante. Le fait que ses enfants le soient autant la faisait sourire. Elle était vraiment fière d’eux. Avec un sourire, elle se leva et regarda par la fenêtre derrière son fauteuil. Son regard turquoise caressa tendrement sa cité. Alistair… La Chimère soupira, inspira, expira. Ce n’était guère le moment de se laisser aller de la sorte. Allez ma phénix, du nerf !

Elle griffonna vivement une note à l’attention de ses Ailes qu’elle planta sur un tableau à cet effet, puis sorti de la bibliothèque du Palais. Où errer, après tout ça ? Les Jardins ? Nan… Ils étaient réservés pour la journée à un groupe de jeunes botanistes humains. Le terrain d’entraînement ? Non plus… Soraî répondait bizarrement à ses appels, ces derniers temps. Où, alors ? Malgré cette question, son corps lui se mouvait déjà dans les couloirs qu’elle foulait de ses pieds nus.
Un hurlement strident la tira de ses pensées. Allons bon, qu’est ce qui se passait encore ? Un mauvais pressentiment la saisit, mais il était encore trop tôt pour qu’elle sonde magiquement le palais pour s’assurer de quoi que ce soit. Et zut ! Tant pis. Elle vola à travers Ishtar, jusqu’à arriver sur la « Scène ». Elle soupira. Pourquoi fallait-il que ce genre de prémonition s’avère exact ?!
Mais surtout, pourquoi fallait-il que ça tombe sur LUI ?