Des souffrances pour mieux vivre (Night)

(Désolée pour cette taille ridicule...)

- Kof kof… Et merde…

Depuis quelque temps, je ne sais dire et faire que ça. Tousser et cracher du sang douloureusement. Je m’arrache les poumons à me vider de ce foutu sang quasi-noir qui n’est pas à sa place. Le temps m’est compté et je ne peux même plus utiliser mes magies d’ombres et de ténèbres comme je le voudrais sous peine de crever encore plus douloureusement que ne vit actuellement. Vie cruelle quand tu nous tiens et destin fantoche quand tu nous observe… Je me perds dans les limbes d’une existence qui ne fera plus jamais sourire, et le pire c’est que je faire pleurer Esther, elle qui ne semble pas avoir de problèmes majeurs quand a sa longévité et sa magie de lumière. J’aurais du mourir plutôt que continuer vivre alors que je ne devrais pas…

Une fois toute trace extérieure de ce sang disparut de la surface de la planète, je reprit position, face à la mer. Sur mon arbre, je pouvais sonder les bruits que faisaient les Raies apocalypse au loin. C’est bizarre, mais je ne sentais pas d’agressivité dans les mouvements venant de las-bas. Alors pourquoi diable est-ce qu’elles nous encerclent sans raison ? Je ne sais même pas s’il y a une quelconque trace d’une autre civilisation que la notre en dehors de cette mer d’ennuis. Bah après tout, je m’inquiète pour rien, puisque je vais crever d’ici sous peu et qu’elles ne semblent pas vouloir s’approcher de nos côtes. Autant rester ici à flâner en attendant que le temps passe. Voilà quelque chose que je n’aurais plus jamais, du temps…

D’un regard balayant, je sentais une présence non loin qui ne semblait pas offensive. Décidément il est vraiment utile ce foutu don des hybrides de mon espèce. Mais bon, elle ne me veut sûrement pas de mal alors autant dormir dans ce petit bout de paradis perdu…

Sans mors, sans éperon, sans bride, partons à cheval sur le vin pour un ciel féerique et divin ! Nous fuirons sans repos ni trêve, vers le paradis de mes rêves !

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Listen the Music ~
Quand le Rideau Tombe - Mozart l'Opéra Rock.

Nous fuirons sans trêve vers le paradis de mes rêves. . . Quelque chose me tira de mes songes, étouffer par les bruits qui couraient sous l'eau. Je bougeais un peu, attendant. Je sentais une présence inconnue, je l'ignorais avec dédains. Aujourd'hui l'eau était tiède et cela me convenais pour faire une petite baignade et me lisser les plumes. Je reposais sur le fond de l'océan, sur le sable profitant de la chaleur qui perçait l'eau. Je n'avais pas envie de voir ce qu'il se passait à la surface, comme frappée soudainement de tranquillité et de flemmardise. Pas maintenant. . . J'ouvris les yeux, ce bleu profond qui se perdait dans celui du bleu de l'océan, j'observais avec flemme les eaux, rien. Ca venait donc d'en haut, la surface. Je n'avais pas la moindre envie d'aller voir, mais si quelqu'un menaçait mon territoire je n'allais pas laisser faire ça. Je pris élan sur un rocher, fis un bond agile et calculer et me posais avec violence sur la rive, dressant les crocs fasse à l'inconnue. Déployant mes ailes pour paraître plus grosse que je ne l'étais, changeant toujours de mains prête à lui sauter dessus et potentiellement l'attaquer.

De la vie la mort, finissons-en avec cette nuit de remords…

Des paroles plus que vrai dans ma vie de misère. Mes songes m’emportaient toujours vers les endroits les plus lointains et cela sans que cela ne me dérange. Je suis condamnée. Condamnée à vivre sous le joug de la douleur pour le reste des années à venir, je posais une main sur ma poitrine. Douleurs chroniques, poumons calciné, sang noirci,… Le plus douloureux dans cela est mon Âme que je peux sentir depuis quelques années. Soupir de souffrance, puits de malveillance. Depuis combien de temps suis-je mourante ? Je dirais depuis le jour où j’ai commencé à vivre sans les êtres avec lesquels je possédais un lien filial. Une carcasse ambulante ne vivants que dans l’illusion de mourir un jour ou l’autre. Voilà quelque chose me caractérisant fort bien pour le moment. Tentons de fermer les yeux avant que l’éternité me rattrape…

Mauvais soupir, je sens une créature. Serais-ce celle précédemment cité dans mes pensées perdue ? Probable mais pas certain. A vu de nez elle semblait aussi sombre que moi, puisque l’on ne peut sentir les fardeaux avec nos dons. D’un geste soupirant, je cognais mollement ma tête contre l’être fait de bois auquel je m’étais perché. Vu le regard perçant que cette chose me lançait, je me doutais que ça ne lui plaisait pas que je sois ici. Au premier abord, j’aurais parié sur une femelle même si de là mes yeux fatigués ne percevais qu’une partie de la silhouette. La suite était assez amusante. Comme pour protéger son territoire, elle chercha à m’intimider comme tout autre animal le ferait. SON territoire ? Voilà qui est amusant. Les animaux ne savent pas que rien n’est le territoire de personne dans ce pays ? Les provinces ont certes été divisées mais c’est tout, il n’y a aucune preuve que tel endroit appartiens à tel peuple. Seul fait réel, les quatre villes principales du pays qui hébergent une espèce chacune. Seul Lorka en abrite deux.

Après m’être pendue par les jambes pour ensuite retomber sur celles-ci, j’observais le spécimen en face de moi. Réaction typiquement animale, elle me montra les crocs et se gonfla pour chercher à m’impressionner. Ma partie hybride aurait du vouloir partir mais je restais sans bouger en la regardant. Elle semblait vraiment noire bien que je ne pense pas qu’elle soit autant noircie que moi. Mais il est possible que je me trompe royalement, on ne sait jamais ce qui se trouve en face de nous même si on connaît la personne. Le destin peut nous trahir à tout moments et nous faire subir un sale coup de pute pour mieux nous faire souffrir. Le pas fatigué mais lent, je commençais à me rapprocher de la créature. Je tremblais vivement au début à cause du manque de nourriture mais rien de bien méchant. Pendant le trajet, j’observais droit dans les yeux le présumé monstre femelle. Et quand je fus suffisamment proche pour lui parler. Je lui dis avec mes ultrasons :

- Je ne compte rien faire d’autre que me reposer. Ton territoire s’il est vraiment tiens, tu peux le garder j’en ai rien à faire tant que je peux me reposer ne serais-ce que quelques minutes…

La technique du regard dans les yeux marchait bien pour faire comprendre que l’on avait pas peur et celle des ultrasons prouvait que j’étais moi aussi animale, donc que je pouvais comprendre. Sans la lâcher de mon regard non-sourcillant, j’attendais sa réponse et vite pour que je sache où dormir…

Le pire pêché envers nos semblables, ce n'est pas de les haïr, mais de les traiter avec indifférence ; c'est là l'essence de l'inhumanité.

- Pince moi pour me faire rire !

Le ton fut cassant, en réalité je n'étais pas vraiment venu pour chasser un intrus, juste pour me défouler sur le premier qui oserait. Quelque chose m'avais mise de mauvais poil, allez savoir quoi. Puisque je l'ignore moi même, c'est con mais c'est comme ça. Car même si j'avais une raison je ne vous en soufflerais mot, vous le saurez bien asser tôt.. Je suis de nature joueuse après tout. Si l'ennuie me frappe je trouve un pion pour jouer un peu. Ce que je fais à merveille après tout.
Je me contentais de dresser les crocs et de l'observer d'un regard haineux, si elle s'y risquerais elle en pâtirait. Car après tout pour un dragon je suis de taille plutôt modeste. Mais la taille ne fais pas la force après tout ! et puis être fort c'est un signe masculin et moi je suis une femme. Si si je vous jure ! ~
Je sentais que j'allais apprécier cette personne, malgré ma mauvaise humeur. J'appréciais être mal vue mais je en suis pas contre le fait d'avoir des " amis ". Même si cher moi ce ne sont que de vulgaires pions, je souriais face à cette pensée. Qui était malsaine pour dire.

Ce que la vie nous insupporte, notre mort jamais nous l’apporte...

Cette créature possédant un minimum d’étrangeté en elle me provoquait de façon à la chercher. Je me grattais la tête comme si je m’en fichais royalement, ce qui de toute façon n’était pas la chose la plus éloignée du sujet. Pourquoi me cherchait-elle ainsi ? Mauvaise humeur ? Haine contre les hybrides ? Autre chose dont je ne peux connaître l’existence ? Il est bien possible que je me fourvoie pour rien, que je pense trop en ce moment. De toute façon, qui peut bien vouloir ma peau en cette époque ? Tous ceux qui avaient cherché à attenter ma vie se sont faire gentiment remis dans le droit chemin, soit par ma magie, soit par ma force physique ou de parole. Combien de fois j’avais maté des rébellions contre ceux qui se trouvais de mon coté autrefois ? Je pensais être aidé, je pensé être aimé… La trahison de la plus autre branche finit par faire s’écrouler l’arbre, puis à faire pourrir ses racines…

Cette femelle, si mes six sens ne me trompent pas, continuait à montrer les crocs pour me chasser. Mais quelle est cette créature qui se croit tout permis sur un semblant d’eau et de sable ? Un regard empli de haine, comme celui que j’ai auprès de ses arachnides immondes et sans cœur. Sauf que cette fois-ci, j’étais la principale visée. Rien autour de moi, rien autour d’elle. Un tableau charmant que j’aurais vite fait valsé chez les Raies de l’apocalypse. Pour lui monter une seconde fois que je n’avais pas peur, je démontrais un bâillement très prononcé, jouant au même jeu qu’elle mais à ma façon. Je ne hais pas sans raison, je ne tue pas sans raison. Par contre, je sais très bien répondre à une provocation même aussi futile et imbécile que celle-ci. Cette face d’écaille promettait de n’être qu’une vulgaire créature sans le moindre intérêt pour moi, pas même social. Il faut dire que les animaux sont comme cela après tout, même si je doute très fortement que ça soit réellement une animale. Je me retournais, levant une main en l’air et répondant par ultrason :

- Tu m’ennuie à t’énerver sans raison. Si tu me cherche, tu peux arrêter.

Loin de moi l’idée de partir d’ici, je désirais juste la faire sortir de cette eau, surtout que je ne voulais pas mouiller ma tenue. Impossible de penser que j’allais fuir ou me transformer pour me battre également puisque je n’en avais pas la moindre intention. Je n’avais aucune raison de terminer un combat d’humeur pour provoquer un combat de sang et de flux. De mes pas lent et tantôt épuisé, je m’étirais avec les deux bras dans le dos. Une pensée traversa mon esprit et percuta de plein fouet ma face d’hybride. Peut-être qu’elle me cherchait pour espérer attendre une amitié quelconque de ma part au lieu de servir comme un simple défouloir ? Cela promettait d’être intéressant à ce que je peux constater. J’osais me retourner, constatant les mouvements de l’autre parti. Comme pour l’inviter à venir, j’agitais ma main avec ma tronche de provocatrice un tantinet amusée :

- Si tu reste gentille, je serais capable de t’offrir un bon steak le lézard faussement animal.

En effet, ce n’était pas une mauvaise idée de manger un peu. Un bon petit bout quelque part ferait le plus grand bien. Une zone avec des fruits et des animaux ça se trouve facilement, surtout dans cette zone. Je prends ce qui pousse, je lui rends ce qui court. Un deal intéressant n’est-ce pas ?

Ce qui ne fait pas de bruit n'intéresse personne.

J'écartais un peu les postérieurs et prenais un air indifférent, sa réaction me déstabilisais un peu je dois le dire. Bien que j'étais un dragon de petite taille, je savais être impressionnante quand je le désirais. Je m'étirais à la manière d'un chat, dévoilant légèrement mes crocs. Je reculais un peu, cherchant toujours à être en contact avec l'eau, je soupirais légèrement. Je n'étais pas vraiment habituée à être confronté à ce genre de personnalité, j'attendais une autre réaction. En espérant que cette dernière me donnera plus d'inspiration et que je trouve un façon de réagir.
Je ne réagissais pas à sa dernière remarque, cela n'en valait pas le coup. je me contentais de m’allonger. Toujours en l'observant avec attention. Ma queue bougeant légèrement, signe que j'étais sur mes gardes. J'attendais avec impatience, elle ne devrait pas tarder à le remarquer. Mon regard restait droit et indifférent, j'avais mon petit air noble comme à l'habitude..

Aussi sombre qu'est l'ennui, aussi belle qu'est la nuit...

Cette fille me semblait autant ennuyante qu’ennuyeuse à vouloir me chercher. Une fatigue démesurée vint frapper contre ma tronche décrépite comme un marteau de poussière. Non pas une fatigue physique comme il m’arrive un peu trop souvent d’avoir, mais morale. Par morale, j’entends Qu’elle ne pourrait rien m’apporter de plus que ce qu’elle m’apporte déjà. De l’ennui, pur et profond, voir même abyssal. Je posais un soupir devant le manque de réaction de cette fille à moitié creuse puis retourna mon visage. Pas suffisamment pour lui faire face, mais suffisamment pour l’observer. Je peux vous dire que mon dos en prenait un sacré coup à ce moment là. Heureusement que les hybrides chauves-souris sont souple au niveau de leurs os. Entre sa posture et ses mouvements reconnaissable chez les animaux, je constatais toujours une même méfiance mais plus de la haine. Donc le résultat de tout ce qui avait été engendré juste à présent, ce n’était que de la peur.

D’instinct, je levais les yeux au ciel. Les seules fois où je faisais peur c’était quand je me frittais en utilisant la magie qui risque me condamné. Intéressant tout ça, au point que je souriais dans ma posture, ce qui me rendais limite joyeuse et fière avec en prime ma main contre ma taille. Et même si je venais à me planter, elle n’osait pas venir vers moi alors que j’essayais d’être sympa. Toute personne autre que moi serait soit en train de péter un câble et se faire avoir, soit à provoquer la fausse hybride devant moi. L’air était clément de mon coté, mais l’air était électrique du sien. En parlant d’électricité, quelque chose de statique venait d’elle mais je ne cherchais pas à savoir quoi. Le tout donnait un air doux et sans imperfections, et seul le bruit des vagues heurtant à peine le gros lézard devant moi donnait un rythme à cette situation. Je fini par me retourner vers là où je regardais précédemment, c'est-à-dire vers là où l’inconnue n’était pas. Mon sourire disparu, je lui lançais :

- Écoute moi ma belle. Ce n’est pas en ruminant dans ton coin qu’on va faire quelque chose de bien. Soit tu me suis pour casser la croute, soit tu ne me suis pas et tu reste là comme une conne.

Des mots qui peuvent bien marcher, que ça soit pour provoquer ou bien attirer la sympathie de l’autre parti. Prenant une position de marche basique, j’entamais le pas ne sachant pas si elle allait me suivre ou pas. Si elle me suit là où je pense me souvenir qu’il y ait à manger tant mieux, sinon bah qu’elle reste seule comme une paumée…

Celui qui souffre seul, souffre surtout par imagination ; mais l'âme dompte aisément la souffrance, quand sa douleur a des camarades d'épreuve.

J

- Oh et bien Mademoiselle.. Je glissais une once de poison dans mes mots, lui laissant le choix de la durée de sa souffrance.. Je dois bien avouer que je me suis un peu égarée dans mon attitude à votre égard, pardonnez moi. Je vous suis volontiers.

U

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